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FEUILLETON DE LA PRESSE
du 11 février 1849.
LA PROPRIÉTÉ
par
M. THIERS.

M. Thiers croit au dogme de la propriété, nous y croyons aussi. La propriété est pour lui une doctrine, elle est pour nous une religion. Elle est une vérité qui Dieu a placée au dessus de toutes les fluctuations des écoles. Elle est entrée si avant dans la chair et dans l’instinct de l’humanité, que M. Cabet, multiplié un million de fois par M. Cabet, pourrait décréter sans danger le communisme. A la lecture d’un pareil décret, le plus pauvre chevrier des Pyrénées sifflerait son chien pour fuir au fond des montagnes. Il préférerait sa chèvre à lui, son bissac à lui, son morceau de pain à lui, au paradis de la gamelle.

Ainsi done M. Thiers et nous, nous sommes également croyans, également circoncis à l’endroit de la propriété. Dieu est Dieu et le Code civil est son prophète. Mais si nous nous entendons complétement sur le principe, nous différons légérement sur la démonstration. Voici pourquoi:

M. Thiers pense que la propriété a une existence personnelle, physique en quelque sorte, identiquement et perpétuellement frappée à tous les âges et chez tous les peuples du même caractère. La propriété est pour lui cette seconde édition de la parole: Je suis qui suis. Elle n’est pas particulière à l’homme, elle est générale a toute la création. Elle est invariable comme une espèce; elle est, ainsi qui le dit M. Thiers, la permanence.

La permanence soit; mais la permanence ne suffit pas. M. Thiers y ajoute encore l’universalité. La propriété n’est pas seulement une faculté humaine, elle est encore une faculté animale, et comme M, Thiers tenait à mettre, dans cette question, les bêtes de son côté, il passe en revue toute la ménagerie de Noé, et il ajoute: Partout où vous verrez quatre pattes, soyez sûr que vous