ques batiments de cette flotille transportés a l’autres rives, où jamais il y’en a eu; la revue des Chevaux de traits pour les equipages de l’armée, faites au 18 de ce mois; des caissons remplis de bats, harnois et autres attribus de marche envoyés en differents endroits; un service de guerre etabli parmi les troupes, de postes avancés et de frequentes patrouilles, l ... en avant, enfin, une fermentation sourde, repandue parmi le soldat, et même les autres citoyens sur la necessité de se mettre en etat de defence contre une aggression inopinée, le tout dans le moment même de la plus profonde paix, et lorsque la Suede est dans la meilleure intelligence avec ses voisins, – ne peuvent que lui paroitre extraordinaires, et Monsieur le grand Bailli est trop equitable pour ne pas juger par lui même, que Soussigné auroit droit d’attendre des reproches de ses Superieurs, s’il ne tachoit de se procurer les notions les plus precises sur ces arrangements de guerre pour ne pas induire sa Cour en erreur par des jugements precipités. Il doit à son Souverain de ne point lui donner letort de soupçons mal fondés sur les sentiments d’un Roi, qui lui est uni de si pres par les liens de sang, ni de ceux d’une nation qu’il estime: Il se doit a soi meme de ne rien negliger pour maintenir la bonne harmonie entre deux peuples voisins; et il doit a ses concitoyens surtout aux habitants des frontières de les rassurer et de calmer leurs inquietudes, si des bruits mal fondés les avoient excités, et le Soussigné ne croit pas pouvoir mieux remplir tous ces devoirs, qu’en s’adressant avec l’infamie à Mons. le grand Bailli pour qu’il veuille bien le mettre en état de rendre un compte veridique à sa Cour. Le Soussigné espère que Mons. le gr. Bailli ajoutera cette nouvelle preuve de ses bontés pour lui a toutes celles, dont M. le gr. Bailli l’a comblé pendant son sejour en Norvege. Il attend avec confiance une reponse qu’il s’empressera de transmettre a sa Cour.
J. C. Martineau.
