Après avoir démontré combien est insoutenable l’explication ordinaire des visions
d’Ezéchiel dans ses chapitres 1 et 10, l’auteur en donne une interprétation nouvelle,
basée sur la supposition que les quatre roues aperçues par le prophète et qu’il prétend
avoir formé un ensemble, les roues tant enchâssées les unes dans les autres, indiquent
des zones concentriques du ciel; que les yeux nombreux dont les roues étaient garnies,
étaient le symbole des toiles, de même que les poëtes de beaucoup d’autres nations, dont
l’auteur cite des exemples, appliquent aux astres la dénomination d’yeux. Les chérubins
dont les formes monstrueuses semblent des reflets des monstres que les Assyriens et les
Chaldéens adoraient comme des divinités, indiquent, selon l’auteur, les forces naturelles
au service de Dieu, qui font faire aux corps célestes le tour du ciel. Par des citations
tirées de plusieurs écrivains de l’Orient, l’auteur démontre que la roue est en Asie un
symbole très répandu de la puissance souveraine. En voyant Dieu trònant au-dessus de
la roue, le prophète le désigne comme le suprème ordonnateur de l’univers. L’auteur
attribue le choix de roues concentriques à une connaissance peu exacte de l’astrolabe
des Chaldéens, qui semble avoir été composé de sept roues concentriques, indiquant la
révolution du soleil, de la lune et des cinq planètes connues à cette époque. Ezéchiel,
qui, pas plus que ses prédécesseurs, ne semble avoir connu le nombre des planètes, a
aperçu quatre roues, de même que le nombre de quatre joue un rôle éminent dans les
visions. La révélation de ces visions a sans doute eu pour but de combattre le penchant
au polythéisme de ses compatriotes qui partageaient sa captivité, en leur faisant
voir qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui dirige le ciel aussi bien que la terre.